Soumar, l'anagramme est évidente

Ces douze jeunes ont été recrutés sur des critères très disparates. Il y a même la nièce du metteur en scène, c'est dire ! Nous les voyons évoluer tantôt jouant une scène de la pièce (dont la scène finale, mais pas à la fin !), tantôt lors d'une pause entre deux scènes. Il est un peu difficile de s'y retrouver : où est le vrai ? Où est le faux ? Inutile de dire que c'est fait exprès.
Le texte, rédigé par Denis Riguelle, comme chaque année, est le reflet et l'aboutissement d'un travail d'écriture effectué en classe. Il se vent donc l'expression de la personnalité des douze acteurs. Il est donc aussi et surtout le reflet de notre société, des idées, des comportements contemporains. L'amour, on le veut authentique, vrai, mais il résiste rarement au temps. Il y a des expériences heureuses, d'autres lamentables, comme certaines " premières fois ". Tout cela est loin d'être résolument optimiste ; je dirais même que nous sommes plus volontiers dans le grinçant. La vie d'aujourd'hui, avec ses hauts, ses bas, sa lucidité désolante, tout compte fait, la vie de toujours, la vie quoi ! En tout cas, cela donne à réfléchir.
Jeu des acteurs et mise en scène sobres. Spectacle cette fois assez court (une heure) mais dense. Ce n'est pas le drame, ce n'est pas la comédie ; c'est du sérieux.
Venons-en aux félicitations ! L'auteur-metteur-en-scène d'abord. Un amateur de bon théâtre ne peut rater en aucun cas la pièce annuelle de Denis Riguelle : c'est toujours un régal. Les acteurs : Coline, Julie-Anne, Cyrielle, Nathalie, Élodie, Christelle chez les filles ; Julien, Gaël, Frédéric, Pierre, Gaëtan et Laurent chez les garçons. Bien difficile d'en extraire un du lot tant l'homogénéité était de mise. Un grand merci à Paulette Van Wambeeke dont les talents de couturière ne sont plus à vanter. Enfin, soulignons le magnifique travail réalisé par les élèves de Christiane Bollen (3e et 4e) qui ont créé les " loges d'amour " des deux côtes du fond de la salle.

 

Photos : Yannick Dupagne