Marie Wart au Liban

Nous avons eu nos premières vacances du samedi 22 décembre au mercredi 2 janvier. Jean-Sébastien (mon amoureux malonnois) est venu nous (me) rejoindre du 19 déc. au 6 janvier.
Nous décidons d'en profiter pour aller visiter ce beau pays. Nous partirons vers le Nord pour gagner Tripoli par les montagnes puis nous redescendrons par le bord de mer pour rejoindre Beyrouth et rentrer à Zahlé. Pour le réveillon du nouvel an, nous pousserons une pointe dans le Sud et tout cela en six jours avec escales...
Si vous avez du mal à situer le Liban sur votre atlas je vous donne quelques indices : il fait partie du bassin méditerranéen. Le pays voisin au Sud est le pays d'origine d'un certain Jésus...
Si vous croyez que c'est encore la guerre au Liban, il s'agit d'un manque ou d'une mauvaise information.
Si cela vous intéresse d'en savoir plus, j'ai mis sur papier le récit de notre trekking, pour vous dans votre journal !

Mercredi 26 décembre


1e étape après Baalbek : Ras Baalbek ! Un livre touristique renseignait ce superbe endroit et nous voulons y aller. Pour ce faire, nous recherchons le chemin qui nous permettra de rejoindre la source de l'Oronte. Pas de van (sorte de voiture-taxi circulant dans tout le Liban) ou trop cher parce qu'ils doivent nous déposer, nous attendre car c'est un lieu désertique où il n'y a pas de passages de voiture.
Un homme du coin nous propose de nous amener en voiture : Yalaa ! (" Allons-y " en arabe). Coin superbe, qui ressemble à l'Arizona, vallée creusée par une rivière en contrebas. Monastère creusé dans la roche, abandonné, incendié. Nous visitons. Il y a trois étages. Impressionnant d'imaginer que des gens ont pu vivre là-dedans ! L'homme nous propose de nous ramener et de nous conduire à Hermel, notre prochaine étape. Nous ne voulons qu'une seule chose : rester là et profiter de l'instant présent ! Nous le convainquons de nous laisser et il s'en va après nous avoir laissé son n° de téléphone. Enfin libres ! On ne sait pas où l'on va dormir, comment nous allons repartir d'ici mais on s'en fout ! Nous découvrons le coin : petite maison abandonnée, coin d'eau paisible et transparente, superbe, superbe... elle sort d'en dessous de la roche, cette eau. Incroyable ! Elle vient de nulle part ! La nuit s'avance, nous la faisons reculer avec un grand feu de bois dans le creux d'un rocher. Nous passons la nuit dans nos sacs de couchage à côté du feu sur un matelas de feuilles mortes. Magnifique, extraordinaire, fantastique... une nuit entrecoupée d'averses passagères qui ne nous font pas peur au point de chercher un abri.

Jeudi 27 décembre

Réveil agréable avec le passage d'un troupeau de moutons venant boire à la source. Le berger nous observe, nous salue et nous invite pour le thé dans sa maison sur la colline. Nous sommes enchantés ! Le thé est suivi du petit déjeûner et de la photo familiale, très sympathique. Le berger s'inquiète de notre prochaine destination, il n'y a aucun passage de voitures ici... il faut marcher 15-20 minutes pour retrouver une grand-route. En avant alors ! le berger nous accompagne un bout de chemin pour nous guider. JS emporte avec lui un cadeau du berger, une cravache en bois dont il avait fort envie et que notre hôte n'a pas hésité à lui offrir. Nous nous quittons après qu'il nous ait laissé son adresse pour pouvoir lui envoyer la photo de famille.
Arrivés à la grand-route nous nous apprêtons à stopper une voiture pour nous emmener vers notre prochaine destination : Hermel. Un camion arrive de la route que nous venons de quitter et dépose notre berger à notre hauteur, apparemment il veut nous accompagner ! Nous ne comprenons pas tout ce qui nous arrive mais nous sommes enchantés de le revoir et nous embarquons ensemble.
Dans la ville, musulmane et très pauvre, notre ami nous amène à un centre téléphonique. Nous voulons contacter " les petites soeurs de Jésus " pour lesquelles nous sommes venus jusqu'ici. Elles sont trois, une française, une égyptienne et une libanaise, elles vivent ici depuis plusieurs années (plus de quarante pour certaines !). Elles sont les seules personnes chrétiennes de cette ville et s'occupent d'un centre pour enfants handicapés.
Nous ne les connaissons pas encore vraiment. Nous avons été mis en contact par une autre volontaire qui les a, un jour, rencontrées dans un bus à Beyrouth. Elles ont discuté ensemble de leurs boulots respectifs et les petites soeurs ont partagé les difficultés qu'elles avaient dans leur travail. Notre amie volontaire leur a parlé de nous deux, Claire et moi, en pensant que nous pourrions peut-être les aider. Enchantées, les petites soeurs ont laissé leur n° de téléphone pour nous le faire parvenir. Il nous est bien arrivé et nous avons pris contact avec elles assez vite pour leur proposer notre aide. Elles ont été très heureuses de notre intérêt pour elles et il a été convenu de se recontacter pour essayer de se rencontrer.
Quand nous avons décidé de partir six jours visiter le Liban, nous avons pensé à elles en choisissant de partir vers le Nord. Chance, elles sont bien là et semblent enchantées de nous savoir si proches. L'une d'elles se propose de venir nous chercher. C'est la soeur française qui arrive, la soixantaine, énergique et souriante. Nous lui expliquons comment nous sommes arrivés jusque là. Elle remercie bien notre ami berger pour l'accueil qu'il nous a réservé. Il nous fait dire qu'il souhaite seulement que nous racontions cela de retour chez nous. -voilà c'est fait !- Nous sachant dans de bonnes mains, il s'en retourne alors chez lui... La petite soeur nous amène chez elle où nous nous sentons directement chez nous ! La soeur égyptienne, la septantaine, nous réserve un accueil plein de joie et d'humour dans un français impeccable ! La soeur " responsable ", libanaise, une trentaine d'années, est plutôt réservée et discrète. Très attentive, elle s'inquiète directement de nous préparer à manger.
Etant le 26 décembre, il y a beaucoup d'agitation dans la petite maison. Toutes les connaissances des petites soeurs viennent les visiter pour leur témoigner leur reconnaissance en ces jours de fêtes chrétiennes. Les petites soeurs avaient fait de même quelques temps auparavant lors du Ramadan. Ces visites font partie des traditions du pays mais cet exemple de rencontres entre musulmans et chrétiens est unique dans cette ville ! Nous nous retrouvons donc dans une ambiance particulièrement chaleureuse où se sert le café, le thé et où passent les biscuits et les mandarines. Nous sommes évidemment les bienvenus pour rester loger, avec un petit aménagement à faire pour JS... Pour éviter de choquer le voisinage, il sera invité à aller dormir chez un voisin, cela ne pose aucun problème bien sûr, on s'y attendait un peu. Nous voulons quand même JS et moi profiter au mieux du temps qu'il nous reste, nous demandons de pouvoir aller chanter dans la petite chapelle de la maison. Cette demande est accueillie chaleureusement et nous invitons qui veut à se joindre à nous. Après cela nous nous sentons bien avec la vie et avec nous-mêmes. Nous partageons le repas que les soeurs ont préparé puis JS va rencontrer sa famille d'accueil pour une nuit. La soirée se passe à échanger des idées sur la prise en charge des enfants dont les petites soeurs s'occupent. A 22 heures, l'horaire de la petite communauté demande d'aller se coucher après un temps d'échange. Ce soir, les petites soeurs seraient tentées de faire exception ! Chacune remercie pour ce qu'elle a apprécié dans la journée puis nous trouvons un bon lit comme à la maison.