Au cours de l'année scolaire 2003-2004, les élèves de Première ESR de l'Institut Saint-Berthuin ont été invités à rédiger et présenter oralement et sur supports papier et électronique, seul ou en groupes, un travail concernant certains aspects géographiques et historiques du quartier ou de la localité qu'ils habitaient.
Les enfants originaires de Malonne étaient particulièrement invités à présenter à leur façon un lieu-dit de Malonne.
Ces travaux, effectués dans le cadre du cours d'Étude du milieu, étaient dirigés par les professeurs d'EDM, Thierry Gilet et Fabienne Libois, avec l'aide de Pierre Ducarme.

Le Clinchant, par José-Louis Petit.

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Travail réalisé dans le cadre du cours d'EDM

INSTITUT SAINT-BERTHUIN, MALONNE
Année scolaire 2003 - 200

Au fil de mes pas …

C'est sûr, j'aurais pu suivre un ordre classique dans la présentation de mon travail.
J'ai préféré une approche plus originale, suivre mes intuitions, mes envies du moment, …

J'ai suivi la carte du quartier.
J'ai observé, j'ai enquêté.

Au détour d'un muret, au travers d'une haie sauvage, j'ai recherché l'insolite, l'étrange pour vous le faire découvrir à travers ces quelques pages.

Suivons ensemble mon cheminement …

Premier village de l'Entre-Sambre-et-Meuse, Malonne fut construit au 7ème siècle autour de l'Abbaye St. Berthuin.
Il s'étale en multiples hameaux, sillonnés de nombreux chemins, de bois, de campagnes et de vergers.
Il offre des paysages variés et vallonnés qui font la joie des promeneurs.

Avec sa superficie de 1147 ha, Malonne est situé en Marlagne, à la pointe N-E de l'Entre-Sambre -et-Meuse.
Les habitations, très dispersées sur toute l'étendue du territoire se répartissent en 46 hameaux où les petites propriétés ont pris le nom des lieux-dits qui se comptent par centaines.
Cette situation propre à Malonne est due au fait que sous l'Ancien Régime, l'abbaye a réparti les terres riches en sept cantons de dîmes, alors que les lopins de terres pauvres sur les Tschèslons, les Tîdjes, les Crèstias, les Tiènes, les Clintchants, les Fontinnes étaient aliénées aux manants par l'abbé de Malonne moyennant une rente viagère et héréditaire, avec obligation d'y construire une maison en pierre avec étable et d'y planter vingt arbres fruitiers.

Sa population de près de deux mille habitants au milieu du dix-neuvième siècle a atteint le nombre de 4.004 au recensement de décembre 1972.

LE CLINCHANT

Clinchamp ou Clinchant ?

Nous avons découvert dans les archives :
1748 ''…trois journaux de commune situés en clinchant…''
1796 ''… sur leur pièce de commune en clinchant ''
1479 '' … item un grand cortils j. de dessous a clinchamp …''.

Un champ est un terrain propre à la culture, ce ne fut jamais le cas pour le clinchant. Ici, il s'agit d'un terrain en pente très prononcée. Etant donné la pauvreté du sol, cet endroit est couvert de bruyères. C'est un des lieux de Malonne qui mérite le mieux son nom le " tiène ".

3. MES DECOUVERTES

Me voilà parti de la maison (1) pour sillonner la Rue du Clinchamp.

Mes parents ont acheté cette maison le 16 novembre 1983. Celle-ci appartenait à Mme Henuzet - Rifflart.

Je passe à proximité d'un ancien puits, un peu envahi par la végétation (2).

J'arrive à la Rue des Criquets (3).
C'est le chemin à flanc de côté sur le " Tiène Clinchant ". Rue des Criquets est une désignation erronée. A Malonne, on appelle cet endroit " li tiène aux crèkions ". Le nom wallon crèkion se traduit en français par grillon, insecte sauteur qui creuse des terriers dans la terre de bruyère. On différencie surtout le grillon et le criquet par leur couleur.
Jusqu'à quelques années après la guerre 14-18 une imposante chorale, " Les murmures du Landoir " animait le fond de Malonne. Ses membres s'appelaient " Les crèkions do Tiène Clintchant ".

Je remonte la Rue du Petit Clinchamp (4).

J'y trouve l'entrée du sentier qui descend vers le Fond de Malonne (5).

Au bout de cette rue non asphaltée, j'arrive sur la Rue Trieux Scieurs (Trî des Soyeûs, car un certain Joseph avait une fosse de scieur de long sur ce chemin au début du XXème siècle) pour me retrouver devant la maison de Mr Verlaine (6).

Les fenêtres de la ferme de Clinchant, chez monsieur Verlaine, ont leur linteau avec amorce sur les montants et présentent une battée taillée dans le montant et dans la couverture pour recevoir les volets fermés.

Le linteau de la porte d'entrée porte une inscription " 1794 ". Celle-ci est classée.

En face de cette maison le terrain était occupé par un étang (jusqu'en 1975 environ) qui a été comblé pour voir la construction d'une nouvelle maison (n° 45).

Je longe maintenant les terrains de sport de St Berthuin. J'aperçois au loin le complexe sportif (7).

De nouvelles habitations sont en construction pour l'instant.

J'aurais pu me restaurer chez Alain Peeters (8).

La chapelle Lesire jouxte la limite du Clinchant (9).

Un peu plus loin, une petite chapelle a été aménagée en même temps que sa " grande sœur " et se trouve juste à côté d'un puits, joliment abrité (10).

Voilà déjà plusieurs heures que je suis parti et j'irais bien me reposer dans une chambre d'hôtes de Michelle Duvivier (11).

J'aperçois maintenant une maison étrange, Dar el beïda, la maison blanche (12).

Un diplomate très riche d'origine allemande, Walter Van Schoor qui revenait d'Arabie, a décidé de construire une maison mauresque à Malonne.
Pendant la construction, en 1939 (l'architecte s'appelait Jacques Valette et l'entrepreneur Emile Mathias), le diplomate ainsi que sa suite ont campé dans le jardin, sous tentes. A la fin de la construction, il y avait du chauffage, de l'eau, une salle de bain, …
Il organisa de nombreuses fêtes et s'entendait bien avec ses voisins … Mais quelques personnes le soupçonnaient d'être un espion à la solde des Allemands. Des personnes sont venues pour vérifier leurs soupçons ; ils ont arraché des morceaux de cuivre de la coupole pour voir si une mitrailleuse n'était pas cachée à l'intérieur ; ils n'ont rien trouvé.
Bien plus tard, le diplomate partit ; personne ne le revit.
La maison a alors été vendue.

Cette fontaine fut édifiée en même temps que la maison.

La maison voisine (n° 53) date d'au moins 160 ans (13).
Lorsqu'il a rénové sa maison, le propriétaire a retrouvé toute une série de niches dans les murs. Celles-ci abritaient des bouteilles en verre contenant de l'eau, certainement bénite.
On suppose que cela protégeait les habitants des tumultes de la vie.

Tiens, me revoilà chez moi.
Ouf !

4. REMERCIEMENTS

Je voudrais remercier pour leur aide précieuse Mr et Mme Verlaine qui m'ont fourni des informations, plans, photos, … ainsi que de nombreuses personnes du quartier.

5. SOURCES

Site internet www.malonne.be

" Malonne,Pays de Liège ", M. Awoust, 1984

Plans de Mr et Mme Verlaine

Travail de fin d'année de Melle Sarah Riguelle